Ventes notoires
Mon Village Natal, Arthabaska Quebec, 1901 (circa)
Inscriptions
signed, ‘SUZOR-COTE’ (lower left) signed and titled by the artist, ‘A. Suzor-Coté/Mon village natal/Arthabaska Qué.’ (verso, centre)Provenance
Eugène Côté, brother of Marc-Aurèle de Foy Suzor-Côté;
Arthur Côté, nephew of Marc-Aurèle Suzor-Côté;
Madame Cécile Vallée Côté, wife of Arthur Côté.
Théophile Coté’s family remained close to Wilfrid Laurier, who kept a house in Arthabaska. In 1901, the Prime Minister and his wife attended a banquet celebrating Suzor-Coté’s return to town after studying in Paris since October 1897. The event, which brought together several distinguished guests, was held at the Plaisance du village hotel and captured the attention of local media. The newspaper L’Union des Cantons de l’est reported on August 30, 1901:
Mr. Coté honours his country and his hometown, Arthabaskaville. Sir Wilfrid Laurier personally presided over the banquet, raising a toast and saying a few kind words for the man of the hour. Sir Wilfrid Laurier was proud to applaud the talent of his young friend, whom he values so much. He even showed his support by commissioning from him to paint a painting of our painting of our village. Such high praise should not be taken lightly!
Since the artist planned to return to Paris in January 1902, he was quick to start working on this important commission in 1901. The landscape in question features colours of autumn, predominantly shades of earthy green, yellow and ochre.
The finished painting, now kept at the Musée Laurier in Victoriaville, is complemented by a large pastel work (location unknown, 24 x 52 in., reproduction by Jouvancourt, 1978, p. 169) and this oil sketch. The artist chose a distanced viewpoint, the Cinq-Chicots range, to depict the meandering Nicolet River, surrounded by marshy plains in the foreground. This perspective allows for a full view of the town, which stretches out at the foot of Saint-Michel mountain. The church rivals the undulating landscape, brought to life by the splashes of colour that shape the houses.
The Arthabaska region was to become Suzor-Coté’s main subject matter following his return from France in 1907. We can detect his interest in the area in his early work, including this rare landscape of his hometown.
Laurier Lacroix
______________________________________
Arthabaskaville était à partir des années 1870 une municipalité florissante. Chef-lieu du comté d’Arthabaska on y trouvait les principaux services administratifs, un collège et bientôt un hôpital. C’est là que l’avocat Wilfrid Laurier, associé du frère de Suzor, Philippe Hippolyte Côté, fit ses débuts comme avocat dès 1867, avant de devenir député provincial (1871) puis fédéral (1874) et même maire d’Arthabaska en 1881.
La famille de Théophile Côté est demeurée proche de Wilfrid Laurier qui conserve une résidence à Arthabaska. Le premier ministre et son épouse assistent en août 1901 au banquet soulignant le retour de Suzor-Coté dans son village après un séjour d’études à Paris depuis octobre 1897. La fête qui réunit plusieurs convives de marque se tient à l’hôtel Plaisance du village. Elle est reportée par le journal local, L’Union des Cantons de l’est du 30 août 1901. On y lit :
M. Côté fait honneur à son pays et en particulier à son village d’Arthabaskaville. Sir Wilfrid Laurier a bien voulu présider lui-même ces agapes fraternelles. En présentant « la santé » du héros de la fête, il a eu de bonnes paroles à son adresse. Il se sentait fier d’applaudir au talent de son jeune ami qu’il estime tant. Quel bel encouragement il lui a donné, en le chargeant de lui faire un tableau représentant notre village ! Voilà un compliment qui n’est pas banal.
Comme l’artiste est de retour à Paris en janvier 1902, on peut imaginer qu’il s’empressa de réaliser cette commande importante dès 1901. Le paysage est d’ailleurs rendu dans les couleurs de l’automne dominé par des teintes de terre verte, de jaune et d’ocre.
Le tableau final maintenant conservé au Musée Laurier (Victoriaville) s’accompagne d’un grand pastel (non localisé, 24 x 52’’, reproduit de Jouvancourt, 1978, p. 169) et de cette étude à l’huile. L’artiste choisit un point de vue éloigné, depuis le rang des Cinq-Chicots, avec au premier plan, les méandres de la rivière Nicolet entourés d’une plaine marécageuse. Cette perspective dégage l’horizon et permet de saisir le village qui s’étire en longueur au pied du mont Saint-Michel. L’église rivalise avec le paysage ondulant animé par les taches de couleur que forment les maisons.
La région d’Arthabaska deviendra le sujet principal de l’œuvre de Suzor-Coté à son retour de France en 1907. On en trouve les prémisses très tôt dans ses réalisations, dont ce rare paysage de son village natal.
Laurier Lacroix