Prévost, Québec figure dans un film nominé pour un academy award
SAM BORENSTEIN (1908-1969) "Prévost, Québec", 1960 Huile sur toile 34 sur 42 1/4 po.
Provenance: Galerie Walter Klinkhoff, Montréal; Collection particulière, Toronto.
Illustration: Cette toile figure dans le film Les couleurs de mon père: Un portrait de Sam Borenstein (Joyce Borenstein, 1992). Nominé pour un Academy Award dans la catégorie "Meilleure réussite au court métrage"; prix Génie en 1991; prix FIFART au Festival International du Film sur l'Art en Suisse.
Prévost, Québec est le nom d’une toile de Borenstein et également le nom d’une ville où l’artiste se rendait souvent pour peindre. Il existe plusieurs versions hivernales de ce panorama. Celui-ci a manifestement été réalisé à la mi-saison de l’automne. Observez jusqu’à quel point Borenstein est passé maître dans l’art de reproduire le vent. Il a découvert et utilisé avec succès la façon de recréer l’illusion du mouvement dans une image fixe. Exprimer toute la beauté du mouvement dans une image fixe constitue tout un paradoxe. Les nuages dans le ciel font penser à des crêtes de vagues d’océan. Les feuilles et les branches d’arbre frémissent et battent au vent. Il a découvert, en appliquant de la peinture et en décrivant des mouvements en zigzag avec son pinceau, qu’il pouvait saisir et exprimer le mouvement pour l’immortaliser à tout jamais sur la toile. Les gribouillis de rouge, de noir, de blanc et de bleu donnent de la vie à la toile.
Sur le plan de la composition, le mouvement est également présent. Borenstein amène les yeux de l’observateur à balayer la toile en décrivant des mouvements diagonaux, ce qui a pour effet de donner l’illusion que la scène est nettement de plus grandes dimensions. Si vous suivez les zones en rouge, en commençant à l’avant-plan à gauche, vos yeux vont d’abord vers le haut, puis se dirigent à droite vers le bouleau, ensuite reviennent à gauche vers les maisons de ferme pour remonter à droite vers le rouge des montagnes éloignées. Enfin, le ciel ramène les yeux vers la gauche et le cycle reprend. Borenstein se sert de la couleur avec énergie. D’ailleurs, il lui arrive parfois même de l’appliquer directement du tube sur la toile. Son emploi du pinceau et du couteau à palette est également particulier.
Bien que ses peintures peuvent sembler improvisées et spontanées, il y a tout de même une organisation sous-jacente de la structure et de la composition qui crée une unité. La reprise et la répétition des couleurs renforcent cette notion d’unité. Le rouge des feuilles d’automne est repris dans le ciel, dans le coin supérieur gauche, ce qui permet de laisser croire que le soleil se trouve derrière les nuages, tout comme le bleu et le blanc du ciel, repris à l’avant-plan, dans le coin inférieur droit, permettent d’entrevoir une clôture et des rochers. En résumé, Prévost, Québec est une vibrante et puissante ode à la nature.
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