Bloguele Octobre 6, 2010

Deux Expositions de Jean-Paul Lemieux, Printemps 1963

Deux expositions au printemps 1963

Pendant l'été 1962, des tableaux de Lemieux participent à une exposition de peinture canadiennes à Varsovie, et ainsi, peu à peu, son œuvre agrandit son audience, même si la demande n'est pas encore très forte pour ses œuvres . . . Quelques tableaux plus importants ont été achetés par des musées: "Lazare, Fête-Dieu", "Le Visiteur du soir", "L'Orpheline".  Mais c'est seulement en 1963 que le succès commence à se faire évident autour de l'œuvre de Lemieux. 

 

L'artiste s'apprête à franchir le cap de la soixantaine, il peint lentement et produit relativement peu, quelques dizaines de tableaux par année.  D'une exposition à l'autre, les prix d'abord très bas grimpent graduellement, et l'attention qu'attire l'originalité de son œuvre stimule en sa faveur la loi de l'offre et de la demande.  Des tableaux commencent à changer bientôt plus ou moins discrètement de propriétaires, marquant chaque fois une nette tendance à la hausse.  

 

En 1963, Jean-Paul Lemieux participe à la cinquième Biennale canadienne à Ottawa, à une exposition de peintres canadiens organisée par le Musée d'art moderne de New York, et à l'exposition « Eleven Canadian Artists » à la Tate Gallery de Londres.  En décembre, il fait partie d'une exposition intitulée « Cinq peintres canadiens » au Musée Galliera de Paris, en compagnie de Pellan, Jean McEwen, York Wilson et Joe Plaskett.  Mais l'année 1963 est surtout marquée pour Lemieux par des expositions personnelles très réussies à Montréal et à Toronto.  

 

En avril 1963, la Galerie Agnès Lefort expose à Montréal vingt-huit tableaux de Lemieux, dont treize ne sont pas à vendre, parce qu'ils appartiennent déjà à des collectionneurs ou parce que l'artiste ne veut pas s'en départir.  Les quinze œuvres en vente trouvent toutes acquéreurs pendant les deux premières journées de l'exposition, qui offre aux visiteurs des tableaux comme "Chacun sa nuit, Petit Arlequin", "Hiver gaspésien", "1910 Remembered", "Miss Knight, Martin", "Paysage de ville", "Le Ruban de velours", "Ville enneigée", "Le Cavalier", "Étoile du berger", etc.  Cette liste de titres permet de souligner le fait que le peintre développe sa thématique avec un évident souci de variété.  

 

À partir de cette exposition montréalaise, les marchands et collectionneurs du Québec savent que les œuvres de Lemieux sont en demande, qu'elles se feront rares, et donc de plus en plus chères.  Pour en acquérir, il faudra bientôt compter avec la chance, avoir la patience de porter son nom sur des listes d'attente chez l'artiste ou dans les rares galeries qui en auront de temps à autre, guetter l'occasion et la saisir au passage sans plus de délibération, pourvu que la trésorerie le permette . . . Dès le début de ce succès relativement rapide, de cet engouement pour ses œuvres, le peintre se montre étonné et affirme d'y être pour rien.  N'a-t-il pas toujours fui la publicité, tapageuse ou non, et les autres manœuvres de réclame publique?  Il observe le brusque changement de fortune avec un air détaché, saluant au passage d'un sourire désabusé ou d'une boutade le défilé de ceux qui le prient de leur vendre une de ses œuvres.  Et il continue à vivre de façon frugale, pensant de plus en plus à prendre bientôt sa retraite de l'enseignement pour pouvoir enfin s'employer exclusivement à sa peinture.  

 

The work "La Prairie" is 19" x 52", a good size, but not overwhelming.  It obviously contains the fundamental pictorial and psychological Lemieux elements with which we are familiar. (from Lemieux - Guy Robert, 1975) « À partir de 1956, après l'année passée en France, je ne vois plus les choses de la même façon.  Une vision totalement différente se développe, une vision surtout horizontale, que je n'avais jamais sentie auparavant.  Je n'avais jamais remarqué jusque-là combien notre pays est horizontal.  Et il a fallu m'en éloigner pour m'en rendre compte.  C'est bien vrai que c'est ailleurs qu'on se découvre ..»

 

Lemieux painted at this time a number of well known works in this vein including "Solitude de l'homme", 1962, 19" x 43", "Crépuscule", 1962, 24" x 43" (Art Gallery of Hamilton Collection), "Paysage avec deux personnages", 1965, even another (oft-illustrated) "La Prairie", 25" x 43" in 1964. About this last work, Guy Robert wrote in 1968:  « Dans "La prairie" de 1964, une jeune femme s'éloigne calmement dans un jardin peuplé de fleurs sauvages et de touffes d'arbustes, s'éloigne en direction d'un horizon aux inépuisables promesses de collines paisibles et de vertes montagnes, vers son destin.  Toute la sensualité des peintres impressionnistes s'accommode bien ici des limites que lui impose Lemieux, et qui ne sont ni aussi sévères ni aussi systématiques qu'on le pense parfois.  Les tumultes explosifs des difficiles moments que connaît la civilisation en notre siècle tourmenté ont trop souvent développé en nous une sorte de réflexe tragique qui souligne d'un trait gras la part d'intense drame qui se trouve effectivement chez Lemieux : mais il s'y trouve aussi de merveilleux jardins où il fait bon vivre, humer le soleil et les fleurs sauvages, et respirer de la respiration même de la nature heureuse, comme en cette "Prairie".  

 

Une nuit, en revenant de chez Lemieux sur cette route désolante qui relie Montréal à Québec à travers les terres de la rive sud du fleuve Saint-Laurent, j'ai pu voir à loisir les sources de plusieurs des tableaux de l'artiste, de chaque côté de la route; il suffisait de faire des cadrages rectangulaires, de ses mains, sous la lumière tamisée de la lune.  Jusque là, j'avais pensé que les paysages de Lemieux relevaient d'une invention imaginaire, ou d'une décantation délicate de la réalité extérieure.  Et puis, tout à coup, c'était devant moi l'exacte équivalence de ces ciels sombres, de ces plans de neige balafrés de rangées de clôtures ou d'arbres, de ces tracés de lignes selon des angles invraisemblables.»

 

Every painting is different, obviously.  With Lemieux, it's tough to escape the notion of reflection and mortality but I like this painting for its girls scampering in the field, the hints of flowers and distant villages, particularly for the wonderful red dress.  I think that there is a great story here, a hint of hope perhaps?  I suppose that, with Lemieux, although we know from the artist's volume of work and his history, what his philosophy is, each individual work is vague enough that an onlooker can come to their own and personal conclusions.

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