« [Surrey a perçut Montréal comme un théâtre où] il se fait le metteur en scène de ses figurants anonymes... Les groupes... obéissent à des instincts grégaires et se soumettent à des signaux impersonnels: feux de circulation, passages cloutés, lignes blanches. Ils ne pensent pas ou plutôt leurs pensées sont impénétrables, comme leur solitude. Promeneur de Montréal, Surrey est l'un des rares qui accorde la priorité aux piétons; il observe leurs allées et venues… mais on s'aperçoit tout de suite que ce n'est pas l'œil d'un juge. C'est l'œil d'un homme qui se sent solidaire de l'humanité la plus humble. Un œil fraternel. » Philip Surrey

L'admission de Philip Surrey à l'Ordre du Canada en 1982, était accompagnée de la mention suivante :

« Depuis qu'il s'est établi à Montréal, en 1937, et est devenu membre fondateur de la Société d'art contemporain, M. Surrey a été le principal représentant de la peinture du paysage urbain au Canada. Ses représentant de scènes de rues de Montréal évoquent une vision sensible de la ville moderne, avec ses foules anonymes et ses solitudes individuelles. Son style expressif et son humanitarisme poétique constituent un apport unique à l'art canadien. »

Surrey a commencé à peindre sérieusement à seize ans et, dès les tout débuts, la vie urbaine a été son sujet de prédilection: une aquarelle, datée du 1er mai 1927, fait voir des réverbères et une vitrine de café réfléchissant sur la chaussée mouillée de l'avenue Portage, à Winnipeg. Tout au long de sa carrière qui s'est étalée sur cinq décennies, Surrey a su, à sa manière, être un artiste contemporain en percevant Montréal, ainsi que Guy Viau l'a remarqué dans l'ouvrage de Jacques de Roussan intitulé Philip Surrey (Collection Panorama, 1968), comme un théâtre où « il se fait le metteur en scène de ses figurants anonymes... Les groupes... obéissent à des instincts grégaires et se soumettent à des signaux impersonnels : feux de circulation, passages cloutés, lignes blanches. Ils ne pensent pas ou plutôt leurs pensées sont impénétrables, comme leur solitude. Promeneur de Montréal, Surrey est l'un des rares qui accorde priorité aux piétons; il observe leurs allées et venues… mais on s'aperçoit tout de suite que ce n'est pas l'œil d'un juge. C'est l'œil d'un homme qui se sent solidaire de l'humanité la plus humble. Un œil fraternel. »

 

Extrait du catalogue de l'Exposition rétrospective Philip Surrey, Galerie Walter Klinkhoff (2004). 

© Galerie Walter Klinkhoff Inc.

 

Exposition Le peintre dans la ville (Musée d'art contemporain, Montréal 28oct - 28 nov, 1971 et au Centre Culturel Canadien, Paris 20 jan - 20 mars, 1971)

 

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