« L'instinct créatif est quelque chose qui ne peut pas être enseigner mais qui vient du coeur. Tel est le cas pour Blanche Bolduc. » Galerie Alan Klinkhoff

Après nos premières vacances en famille dans le secteur de La Malbaie - aussi connu sous le nom de Murray Bay - il y a tout près de cinquante ans, nous avons pris l'habitude d'y retourner par la suite pendant de nombreux étés en raison de sa beauté et de ses paysages bucoliques. Les amis que nous nous sommes faits alors et avec qui nous sommes toujours en contact se souviennent très bien de mon père en tant que champion ou finaliste des tournois de tennis qui se déroulaient au Manoir Richelieu et au Club de golf Murray Bay. C'est à La Malbaie que mon père s'est d'abord familiarisé avec les peintures de René Richard, activité qui a débouché un peu plus tard sur une relation professionnelle entre lui et l'artiste. Bon nombre de nos amis qui, contrairement à nous, possédaient des résidences dans la région de Charlevoix prenaient plaisir à décorer leurs murs de toiles de Yvonne Bolduc, de Blanche Bolduc, d'Édith Bouchard, de Marie-Cécile Bouchard, de S. Mary Bouchard et de Robert Cauchon; aujourd'hui, un grand nombre de ces peintres appartiennent au mouvement qu'il est convenu d'appeler « les peintres naïfs de Charlevoix ».

Bien que nous ayons toujours respecté ces artistes, leurs œuvres n'ont jamais fait partie des spécialités de notre galerie. Par ailleurs, par suite de récentes discussions et conversations avec des conservateurs de musée et avec des collectionneurs privés, nous sommes devenus de plus en plus convaincus de l'importance de ces artistes parce qu'ils ont marqué une époque dans un endroit donné et qu'ils sont responsables de l'activité socio-économique d'une région, de ses habitants et de ses visiteurs. Notre objectif premier avec Blanche Bolduc n'est pas de la présenter comme la meilleure des peintres naïfs, mais plutôt de la faire valoir comme une excellente artiste de ce mouvement qui nous permet d'étudier ses pairs avec leurs motivations, leurs sources d'inspiration et le marché qu'ils ont développé.

Le texte qui suit, qui a donné lieu à des recherches approfondies et qui est particulièrement bien écrit, nous a été remis par Serge Gauthier, titulaire d'un doctorat, historien et ethnologue de même que président de la Société d'histoire de Charlevoix. Pour nous, son analyse et ses conclusions ont été une véritable révélation, contrairement à ce à quoi nous nous attendions il y a six mois quand nous nous sommes engagés dans ce projet. Il est important de souligner la participation du docteur Jean-Luc Dupuis, médecin de famille fort reconnu à l'Hôpital de La Malbaie et également fondateur du Musée de Charlevoix. Ceux d'entre vous qui ont eu le plaisir de travailler de près ou de loin avec le docteur Dupuis savent très bien que son enthousiasme est contagieux et qu'il sait motiver les gens. Nous nous devons aussi de mentionner le soutien indéfectible d'Annie Breton, directrice générale du Musée de Charlevoix. Finalement, nous sommes particulièrement reconnaissants, bien sûr, envers tous ceux qui ont accepté de nous prêter leurs œuvres d'art afin de rendre cette exposition possible.

Alan Klinkhoff (Septembre 2011)

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