Canadien, 29 septembre 1886–26 mai 1969
« La véritable aventure a lieu dans la sensibilité et l'imagination de l'individu. » John Lyman, 1932

John Lyman a été à la fois un peintre moderne canadien de très grande importance et un personnage très influent dans la promotion du modernisme au sein de la communauté artistique du Québec. Né de parents américains à Biddeford, dans le Maine (États-Unis), en 1886, Lyman a ensuite emménagé au Canada, plus précisément à Montréal, avec sa famille après que son père soit devenu citoyen canadien. Lyman a abandonné ses études universitaires après seulement quelques années à l'Université McGill et, peu de temps après, il a décidé d'aller étudier les arts à Paris de même qu'à Londres, selon ce qu'a écrit Louise Dompierre dans le catalogue de John Lyman intitulé John Lyman, 1886-1967, Je vis par les yeux, (1986, pour accompagner l'importante exposition des œuvres de Lyman organisée par la Agnes Etherington Art Gallery, de Kingston (Ontario), à l'Université Queen's)1. John Lyman connaissait James Wilson Morrice et était un ardent admirateur des œuvres par Morrice exposées à Paris à l'époque. (Quelque 35 ans plus tard, en 1945, Lyman a écrit un ouvrage intitulé Morrice, livre qui portait sur Morrice et qui a été publié par les Éditions de l'Arbre.) À son arrivée à Paris, Lyman s'est empressé d'aller étudier à la nouvelle Académie Matisse parce que Lyman tenait Henri Matisse en très haute estime.

 

Après avoir exposé ses toiles à la Art Association of Montréal (aujourd'hui, le Musée des beaux-arts de Montréal) en 1913 lesquelles avaient été vivement tournées en dérision par les critiques d'art locaux, Lyman a décidé de renoncer au Canada et d'aller vivre en Europe où il est demeuré pendant les 18 années qui ont suivi. À son retour au Canada à l'automne de 1931, Louise Dompierre a affirmé que Lyman avait changé d'attitude, que l'érudit en lui avait gagné en maturité et en expérience et qu'il était de fait revenu avec une mission, celle de faire valoir son talent. Lyman avait pressenti la nécessité et le besoin de mettre sur pied un certain nombre d'organismes chargés de donner de nouvelles occasions aux artistes d'exposer leurs œuvres et au public d'apprécier les beaux-arts. Il voyait le Canada comme une terre de prédilection où tout était possible. Lyman s'est ensuite servi des décennies qui ont suivi pour mettre en parallèle les notions de radicalisme culturel et de radicalisme politique qui prévalaient dans les années 1930. (Dompierre, p.54)

 

À l'automne de 1931, Lyman s'est joint au personnel enseignant de l'Atelier, une école d'art locale. Il est ensuite devenu chroniqueur régulier du Canadian Forum, un périodique canadien hautement influent à l'époque. Lyman et son épouse, Corinne Saint-Pierre, ont accueilli de jeunes artistes, tant francophones d'anglophones, dans leur demeure, en plus d'organiser tous les mercredis soir des réunions où des artistes, personnes d'affaires intéressées et autres se rendaient pour y participer. À la fin des années 1930, Lyman, qui agissait comme catalyseur à la Société d'art contemporain, s'était donné comme objectif de soutenir les tendances contemporaines dans les arts et de promouvoir les intérêts artistiques des membres de toutes les façons possibles. Lyman a lui-même présenté de ses œuvres à la plupart des expositions de la Société d'art contemporain, avec les artistes du Groupe de l'Est et, enfin, à la Galerie Dominion de Montréal. Peu de temps avant que Paul-Émile Borduas ne publie le Refus global, celui-ci a démissionné de son poste de président de la Société d'art contemporain et a été déçu du fait que Lyman ne l'avait pas appuyé dans sa démarche. De 1949 à 1958, Lyman a joué un rôle actif au sein de la faculté des Beaux-arts de l'Université McGill avant d'en devenir éventuellement le président.

 

Source:

Louise Dompierre, John Lyman, 1886-1967, Je vis par les yeux, 1986; catalogue pour une exposition organisée par la Agnes Etherington Art Gallery de Kingston en Ontario.

 

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