Jean McEwen

Jean McEwen s'inscrit, en 1944, à la Faculté de pharmacie de l'Université de Montréal. Il écrit de la poésie, prend part aux rencontres d'étudiants poètes qui gravitent autour de l'écrivain québécois François Hertel, et publie quelques poèmes dans la revue Gants du ciel. En 1946, après avoir visionné un film sur la vie de Gauguin (The Moon and Sixpence), Jean McEwen devient convaincu que la peinture constitue un moyen d'expression égal à la poésie, et s'y initie de façon autodidacte, tout en poursuivant ses études en pharmacie. Il obtient son diplôme en pharmacie en 1949. Cette même année, il rencontre Émile Borduas, chef de file du Groupe automatiste, qui lui prodigue régulièrement ses conseils et l'encourage à séjourner à Paris. Il abandonne son travail de pharmacien, en 1951, pour effectuer un séjour d'un an à Paris, où il prend contact avec Jean-Paul Riopelle. Pendant son séjour en Europe, il voyage en Espagne, en Italie et en Hollande, et durant l'été, il séjourne à Belle-Île-en-Mer (Bretagne) en compagnie de Riopelle.

Jean McEwen revient à Montréal, en 1953, et devient représentant en produits pharmaceutiques pour la maison Frosst. Il devient membre de l'Association des artistes non-figuratifs de Montréal (A.A.N.F.M.) en 1956, et en est élu président en 1960. Il réalise son premier livre d'artiste, Midi temps j'aime-Poème en couleur, pendant ses vacances à Ogunquit (Maine). En 1961, McEwen obtient le premier prix du Concours artistique de la Province du Québec ainsi que le Prix Hadassah, et reçoit une bourse du Conseil des arts du Canada. En 1963, McEwen décide de réduire ses heures de travail chez Frosst afin de consacrer plus de temps à sa peinture. Il reçoit une mention honorable à la Biennale de Sao Paulo, Brésil, le Prix Jessie Dow au Salon du Printemps au Musée des beaux-arts de Montréal, et exécute une peinture de type mural se divisant en cinq panneaux, Rouge en liesse, pour l'aéroport international de Toronto. Cette année là, il voyage en Grèce, en Crète et sur l'Île de Rhodes et séjourne dans l'Île de Majorque (Baléares, Espagne). En 1965, Jean McEwen abandonne la peinture à l'huile pour la peinture à l'acrylique et reçoit une bourse du Conseil des Arts du Canada. En 1966, il réalise un ensemble de vitraux à l'Université Sir George Williams (aujourd'hui, l'Université Concordia), à Montréal. En 1967, il exécute une peinture murale (à l'huile), Éclats de gaieté verte, pour le Théâtre de Port-Royal de la Place des Arts à Montréal (aujourd'hui, le Théâtre Jean Duceppe). Pendant cette même année, il voyage en Italie, en Sicile et en Angleterre. En 1968, il reçoit une mention honorable à l'exposition Sondage 68, qui se tient au Musée des beaux-arts de Montréal. L'année suivante, il est élu à l'Académie royale des arts du Canada, et abandonne l'acrylique pour revenir à la peinture à l'huile.

Jean McEwen quitte son travail chez Frosst, en 1973, pour se consacrer entièrement à sa peinture. En 1977, il reçoit la bourse Victor Lynch-Staunton, qui honore les artistes qui se sont distingués au Canada. Cette bourse lui permet de travailler à Paris de septembre 1977 à juin 1978. Durant les années 1980, il accepte un poste de chargé de cours à l'Université du Québec à Trois-Rivières et un poste de chargé de cours à la Faculty of Fine Arts ( Département des Arts visuels) à l'Université Concordia, à Montréal. Il reçoit une bourse du Conseil des Arts du Canada et quitte l'Université du Québec à Trois-Rivières, en 1985.

En 1987, sous la direction de Pierre Théberge, le Musée des beaux-arts de Montréal lui consacre sa première exposition rétrospective. En 1991, il exécute une œuvre monumentale, En remontant les rouges, pour le siège social de la Banque Scotia, rue Sherbrooke, à Montréal. Il prend sa retraite de l'Université Concordia en 1995. En 1998, il reçoit le Prix Paul-Émile Borduas, la plus haute distinction accordée par la Province du Québec à un artiste. Jean McEwen meurt des suites d'une crise cardiaque, le 9 janvier 1999.