BlogOctober 22, 2014

Cornelius Krieghoff illustre une situation fâcheuse du 71e régiment d'infanterie

Cornelius Krieghoff (1815- 1872), Le mari jaloux, 1845. « Ils s'amusaient fortement. Ce furent des années de plaisir; bondées de militaires qui n'avait que très peu ou simplement pas de travail à faire. » (Citation non attribuée, provenant d’un historien de l’époque.) Durant la Guerre de 1812, Fort Chambly servit de quartier général aux soldats britanniques et canadiens qui défendaient Montréal contre les attaques des armées américaines au sud du pays. En 1814, Fort Chambly servira à nouveau – ainsi que brièvement en 1837– afin de contrer les rébellions entre le Haut et le Bas-Canada. Après ces évènements, le fort de Chambly redevint un lieu plutôt calme.

 

Dans un guide ancien mais non daté de Fort Chambly, publié par Parcs Canada (ministère de l’Intérieur), nous avons découvert ce qui suit : « Après de longs moments d'animosité pendant les guerres péninsulaires, Fort Chambly servit comme lieu de repos pour les soldats du Régiment du Duc Wellington lors de leur retour de la guerre contre l'Espagne. Cette période donnera lieu à un vent d’activités sociales. « Ils s'amusaient fortement», remarqueront les historiens. «Ce furent des années de plaisir; bondées de militaires qui n'avait que très peu ou simplement pas de travail à faire. » Ils agissaient de façon extrêmement libertine, aimaient faire la fête constamment, participaient à une abondance de banquets dans lesquels ils chantaient, dansaient, riaient, s'assurant de ne jamais manquer de spiritueux...

 

En examinant l’uniforme et la date de l’œuvre, nous remarquons que le soldat représenté dans Le mari jaloux de Cornelius Krieghoff est un membre du 71e régiment d’infanterie légère; l’un des plus efficaces de l’histoire militaire britannique qui arriva à Fort Chambly en 1843. Krieghoff illustre un problème de « discipline » qui apparemment était le cas de la plupart des soldats de ce régiment. Selon les dires, les soldats avaient la très mauvaise habitude de s'approprier les femmes des autres. Cette oeuvre de Krieghoff fut un succès absolu auprès du public du XIXe ayant compris la brillante façon du peintre à illustrer cette bien triste situation de l'époque.

 

En voyant l’image du « mari jaloux », l'un de nos lecteurs nous a généreusement partagé des événements détaillés provenant de l’ouvrage intitulé The Orderly Book of Captain John Nairne (1731-1802) (Le livre d’officier du capitaine John Nairne) traitant des évènements et des ordres donnés au régiment en 1762, alors que les 78e Fraser Highlanders vivaient à Québec (John Nairne, Fonds, Bibliothèque et Archives Canada). Il écrit ce qui suit : « Le régiment était confronté à cette malheureuse situation, ils ne pouvaient contrôler le comportement de ses soldats à voler les femmes des habitants.

 

Au XVIIIe siècle, l’épouse était la « propriété » du mari. L’ouvrage de Nairne décrit en quelques lignes comment les officiers ont fait discernement lorsque John McDonnel a caché la femme de François Aubic. Le soldat McDonnel refusait de libérer la femme qu'il s'était approprié. Ils l’ont donc confiné McDonnel à la prison militaire le menaçant de le poursuivre en cour martiale si ses amis continuaient de cacher la femme. On présume que la femme a été libérée puisqu’il n’en est plus question dans le livre d’officier. »

 

Galerie Alan Klinkhoff, Octobre 2014

 

 

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