Ventes aux enchères? Pas la meilleure façon de vendre une toile précieuse!
Coup dur pour les maisons de ventes aux enchères - coûts exhorbitants pour les invendus et surabondance d'oeuvres
Avez-vous lu l’extrait ci-dessous de l’article, écrit par James Adams, critique d’art, dans le Globe and Mail, au sujet de la vente aux enchères d’œuvres d’art canadiennes de la maison Joyner Waddington qui a eu lieu le 27 mai 2011? « Quelque 35 % des œuvres d’art offertes - 89 lots – ne se sont pas vendues le vendredi et celles qui se sont vendues l’ont été, la plupart du temps, au prix de réserve ou à un prix légèrement supérieur » (Toronto, Globe & Mail, édition du 28 mai 2011).
Le jour précédent, James Adams écrivait ce qui suit au sujet de la vente aux enchères de la maison Sotheby’s à Toronto : « On ne lisait pas beaucoup de joie sur le visage des directeurs et des employés de Sotheby's Canada à l’issue de la vente aux enchères printanière d’importants objets d’art canadiens qui a eu lieu jeudi à Toronto. Sotheby's avait 198 lots d’œuvres d’art offerts en direct au Musée royal de l’Ontario; les estimations de prévente s’élevaient entre 4,7 millions et 6,9 millions de dollars. Au moment où l’encanteur new-yorkais Hugh Hildesley, président du comité consultatif canadien de la compagnie, a adjugé le dernier lot de la soirée, il était parvenu à vendre à peine 135 lots pour un montant d’un peu plus de 4,02 millions de dollars. Et cette somme comprend la commission que prend Sotheby's pour chaque lot vendu (20 % des premiers 50 000 dollars et 15 % des montants résiduels ».)
Et monsieur Adams d’ajouter : « Manifestement, quelque chose a cloché, surtout quand on pense que des toiles de quelques-uns des plus grands artistes canadiens comme Tom Thomson, Lawren Harris et Jean-Paul Riopelle pour lesquelles on s’attendait à amasser au moins 1,3 million de dollars ne se sont même pas vendues. » (Toronto, Globe & Mail, édition du 28 mai 2011). Il s’agit d’un pourcentage de vente d’environ 32%! Lorsqu’il y a vente aux enchères, les consignateurs prennent tous les risques, en plus d’accepter des commissions brutes de 27 % à 30 % de l’encanteur, des primes d’assurance de 1-½ % (pour quatre mois!) et, enfin, même un prélèvement 4 % du prix de réserve si l’objet d’art n’est pas vendu.
Il s’agit là de modalités de vente auxquelles, nous, marchands d’objets d’art privés, pouvons seulement rêver! Je pense que ces comptes-rendus de personnes indépendantes ne font que confirmer notre opinion selon laquelle les ventes aux enchères sont trop risquées et trop chères, avec très peu de potentiel de vente à prime. Montrez-nous, à nous de la Galerie Walter Klinkhoff, une œuvre d’art exceptionnelle et nous vous payerons le prix demandé (moins 15 % à 20 %) tellement vite que vous ne saurez pas ce qui vous est arrivé. Vous en voulez un peu plus? Alors, laissez-nous votre œuvre en consignation. Nous la vendrons rapidement et discrètement et vous en retirerez un montant net légèrement supérieur.
Indépendamment des solutions de rechange qui existent et des risques financiers inhérents, si les vendeurs potentiels sont des joueurs par nature, ils auront tendance à recourir aux ventes aux enchères. Cependant, plus je pense à l’état de notre marché et au nombre limité d’œuvres d’art proposées pendant la courte saison des ventes aux enchères, plus je suis d’avis, exception faite de quelques fins vendeurs, que les personnes qui ont des œuvres d’art rares et de qualité à vendre auraient tout intérêt à faire affaire avec une maison comme la nôtre, entre autres, parce qu’elles bénéficieront d’un meilleur prix sans courir le moindre risque.
Alors, si vous êtes attirés par l’appât du gain, détrompez-vous, ce n’est pas aux ventes aux enchères que ça se passe! Trois de ces encanteurs ont enregistré des pourcentages de non-vente de 15 %, de 32 % et de 35 % respectivement! Qu’advient-il de toutes ces œuvres d’art invendues? Ne croyez surtout pas, si vous êtes incapable de vendre un de vos objets d’art à l’occasion d’une vente aux enchères au prix espéré, que vous n’aurez qu’à négocier une vente de gré à gré avec un marchand d’art pour remédier à la situation. Holà! Le marché aime uniquement les « arrivages frais » de sorte qu’une œuvre vendue ou invendue à l’occasion d’une vente aux enchères sera considérée comme du « vieux stock » si elle est reproposée à la vente peu de temps après. Alors, si vous n’avez pu vendre votre œuvre d’art à un encan ou encore si vous avez acheté un objet d’art à une vente aux enchères et que vous vous proposiez de le vendre dans les cinq jours, dans les cinq mois ou même dans les cinq années qui suivent, ne vous attendez pas à beaucoup d’enthousiasme pour votre œuvre. (Par ailleurs, si vous achetez d’un marchand d’art – puisque cette opération ne jouit pas d’une grande visibilité – votre risque est limité. De fait, même si l’opération échoue avec un marchand d’art, vous pourrez toujours vous en remettre aux ventes aux enchères.)
Je justifie mes observations en me fondant sur les vertus de la concurrence qui existent entre une vente de gré à gré et une vente aux enchères. En effet, tout ce que nos vendons à la Galerie Walter Klinkhoff, ce sont des œuvres d’art rares et de qualité exceptionnelle. Nous œuvrons donc au sein d’un marché stimulé par la demande. En d’autres termes, notre problème, c’est de trouver de grandes œuvres de qualité. (Matière à réflexion. Pour bon nombre de Canadiens, leur résidence principale est leur plus grand bien. Par ailleurs, plusieurs de ces maisons de ventes à l’encan ont une division immobilière. Vendent-elles des maisons aux enchères? Non, parce que c’est trop risqué. Alors, pourquoi en serait-il différent pour des œuvres d’art de qualité?)
Revenons aux œuvres d’art. Après avoir assisté récemment à quatre ventes aux enchères d’œuvres d’art canadiennes – quatre événements très bien préparés et ayant tous fait l’objet d’une bonne campagne promotionnelle – j’en suis arrivé à certaines conclusions ou observations. L’abondance temporaire d’œuvres d’art qui arrivent sur le marché pendant la saison des encans crée une offre excédentaire de tableaux réalisés par un nombre limité d’artistes. Quant aux objets d’art proposés, en règle générale, je pense qu’il est honnête de dire que les prix, en moyenne, sont inférieurs dans le cas des peintures d’artistes que l’on retrouve en grand nombre dans plusieurs lots durant les deux semaines que dure la saison des encans. Dans un encan seulement, réservé aux grandes toiles canadiennes, il y avait huit artistes dont les œuvres d’art représentaient 70 % de tout ce qui était offert. Les résultats, du moins je le crois, confirme mon opinion selon laquelle une trop grande quantité de toiles de mêmes artistes, dans un seul et même endroit, ne serait-ce que pour une seule vente, a une incidence négative sur les prix affichés.
Cet encanteur en particulier qui misait sur le succès de sa division sœur qui avait profité de la disponibilité de cinq peintures rares et de grande valeur (dont l’une seulement avait été vendue à un prix supérieur à la plus forte estimation) a réalisé des ventes brutes qui étaient en deçà de ses prévisions et environ 39 % inférieures à celles qu’il avait réalisées l’année précédente. Les consignateurs, lors de la tenue d’encans, n’ont pas à se soucier autant du nombre de toiles réalisées par « leurs » artistes qui seront proposées aux enchères que du nombre de ventes aux enchères qui auront lieu au cours de cette brève période. En effet, avant la publication des catalogues, il est impossible de connaître la quantité et la qualité des œuvres qui seront appelées à se disputer l’attention des collectionneurs.
Bien sûr, si, par exemple, vous possédez le meilleur Lawren Harris d’un lot qui circule d’un encan à un autre et que votre Harris vaut son pesant d’or comme nous avons pu le constater, vous n’aurez aucun problème. Mais qu’en est-il pour les vendeurs des quinze autres Harris? Vous, en tant que consignateur potentiel, vous ne pouvez avoir aucune idée de la concurrence qui vous attend tant que les catalogues n’ont pas été publiés. Je n’ai aucun doute dans ma tête qu’une vente aux enchères en ligne de quelque 250 lots qui prend fin au moment même où Sotheby’s commence la sienne a certainement dû ralentir les ventes chez Sotheby’s. Un employé d’un encanteur concurrent m’a expliqué que la fin de la vente aux enchères en ligne n’était vraisemblablement pas tout à fait le fruit du hasard. Joyner et Waddington Joyner n’ont fait que confirmer ce que j’appelle une « offre excédentaire temporaire » en apportant sur notre marché relativement petit plus de 350 lots qu’ils ont offerts en ligne quelques jours après leur vente en direct. Bien que cela puisse être avantageux pour l’encanteur, je crois que cette situation joue en défaveur des simples consignateurs indépendants.
De façon générale, je peux affirmer que les prix étaient à leur plus bas partout où l’on trouvait les plus grandes quantités d’objets d’art. Les Carr, Cullen, Dallaire, Harris, Jackson, Milne, Morris et Thomson n’ont pas connu un bon printemps 2011, alors que les Morrice, Borenstein, DeTonnancour, Kurelek et Fred Taylor ont fait fureur. À tous les vendeurs potentiels d’œuvres d’art de qualité qui sont des joueurs, nous savons que, indépendamment du montant que nous pouvons vous offrir, vous allez toujours passer par les ventes aux enchères, et ce, compte tenu des risques prouvés. Plus je pense à cette question et plus je pense à l’évolution du marché, y compris la surabondance d’œuvres d’art d’un nombre limité d’artistes pendant la saison des encans au Canada, plus je suis convaincu que les fins vendeurs d’œuvres d’art de qualité à la fois précieuses et rares sont mieux servis financièrement, et ce, sans risque, en travaillant avec des marchands d’art indépendants comme nous.
Alors, si vous envisagez de vendre l’une de vos précieuses œuvres d’art, nous vous invitons à nous contacter à info@klinkhoff.com ou encore à composer le (514) 288-7306 pour un rendez-vous tout à fait confidentiel. N'oubliez surtout pas d'aller voir notre profil sur: Facebook Twitter
Comments
!Je vous remercie à tres vite !