BlogDecember 12, 2009

Rétrospective de 2009

L’automne qui vient de se terminer a été pour nous, de la Galerie Walter Klinkhoff, une saison à la fois trépidante et gratifiante. Nous avons amorcé l’automne avec notre 37e exposition rétrospective annuelle sans but lucratif qui nous a permis de rendre hommage à Paul Vanier Beaulieu, , un artiste moderne de fort calibre qui s’est surtout démarqué à compter de la Deuxième Guerre mondiale jusqu’à son décès.  Notre présentation de toiles, d’aquarelles et d’esquisses de qualité exceptionnelle a permis à bon nombre de personnes de comprendre pourquoi on célébrait déjà Beaulieu en compagnie d’importants artistes modernes émergents dès la fin des années quarante, et ce, tant en France qu’ici même au Canada.

 

Puis, nous avons organisé deux expositions solos vraiment remarquables pour souligner l’excellence de deux artistes que nous sommes fiers de représenter, Danielle Lanteigne et Laurie Campbell. . Ces deux expositions, marquées au coin de la qualité et de l’originalité, ont su faire la joie de tous nos clients et amis. Par ailleurs, le marché de l’art canadien a pris part à un phénomène observé sur la scène internationale, à savoir la très forte croissance des ventes de gré à gré d’objets d’art de grande qualité. Cela nous a permis de bénéficier, bien sûr, des multiples avantages qui en découlent, tout comme, nous en sommes certains, bon nombre de nos concurrents.

 

Cette recrudescence des ventes de gré à gré s’est fait sentir principalement sur les marchés de l’art de l’Europe, du Royaume-Uni et de l’Amérique du Nord. Dans l’édition hebdomadaire (du 29 novembre au 4 décembre) de la revue The Economist, on pouvait y lire ce qui suit : « La récession a rendu de nombreux collectionneurs nerveux à l’idée de vendre leurs trésors aux enchères. Résultat : ils les vendent de gré à gré. » (The Economist, volume 393, numéro 8659, « Suspended animation », article spécial consacré au marché de l’art, page 6.) Selon nous, le climat économique incertain, associé à une aversion pour la gestion du risque, a été une raison pour laquelle les ventes de gré à gré ont progressé de façon marquée.

 

 

De plus, certains vendeurs qui envisageaient la possibilité de vendre leurs objets d’art aux enchères se sont rendu compte, même si les maisons d’encan enregistraient des recettes imposantes, que cela ne signifiait pas nécessairement que la vente de leurs toiles en consignation leur rapporterait des sommes importantes. La présentation de plusieurs toiles d’un même artiste à l’occasion d’une seule et même vente ne fait que détourner l’attention des acheteurs en raison de leur surnombre. Et si vous ajoutez à cela les « arrivages » sur le marché dont nous sommes témoins durant les deux ou trois semaines que durent les encans organisés par quatre ou cinq encanteurs, vous aurez vite fait de constater que la notion de rareté en prend pour son rhume.

 

Ceux qui connaissent véritablement le marché des objets d’art peuvent vous relater de nombreux cas où, par exemple, des Carr, Jackson, Harris, Hughes, Thomson et Varley non seulement n’ont trouvé aucun preneur à leur juste prix, mais encore, ce qui est pire, ne se sont pas vendus; selon moi, cela s’explique parce que l’on cherchait à vendre un trop grand nombre d’œuvres d’art, pendant une trop brève période (deux semaines), sur un marché, le nôtre, qui, tout compte fait, est trop petit pour ce genre d’exercice. Nous nous devons de préciser que la faillite de l’encanteur Ritchie's de Toronto a eu pour effet, auprès des férus d’objets d’art canadien, d’enlever du lustre au processus des ventes aux enchères. (Chapeau tout de même à Sotheby’s de Toronto et de New York pour leur intervention rapide qui a permis de protéger leurs consignateurs.)

 

Peut-être parce qu’elles sont pleinement conscientes des avantages dont bénéficient les vendeurs de grandes œuvres d’art, les maisons d’encan internationales ont cherché, sans détour, à augmenter le nombre de leurs ventes de gré à gré. Pour nous de la Galerie Walter Klinkhoff, les faits saillants de la saison comprennent l’arrivée de super et grandes œuvres d’art comme celles réalisées, entre autres, par Sam Borenstein, Emily Carr, Maurice Cullen, Clarence A. Gagnon, Frank Hennessey, Edwin Holgate, A.Y. Jackson, Cornelius Krieghoff, William Kurelek, John Little, Lilias Torrance Newton, Suzor-Coté, Percy Woodcock.

 

Notre enthousiasme et notre passion demeurent toujours les mêmes, peu importe que nous vendions nos œuvres les moins chères ou les plus chères. À notre Galerie, vous ne trouverez que des œuvres d’art sur lesquelles nous nous sommes renseignés à fond. À l’occasion d’une discussion qui remonte à quelques décennies, je me souviens d’avoir entendu mon père dire à un gentleman qui s’était présenté à lui comme un nouvel acheteur potentiel : « Ce que vous achetez, c’est de vos affaires. Ce que nous vendons, c’est de nos affaires. »

 

Le respect qu’il avait pour ses clients, tant acheteurs que vendeurs, est à l’origine de notre signature « Au service des collectionneurs d’objets d’art depuis plus de 50 ans ». Nous allons certainement devoir la changer prochainement puisque nos 60 ans de service arrivent à grands pas. Tout cela pour vous dire que, même si nous avons connu un bel automne, tout comme notre père, nous misons sur la qualité des relations que nous développons et continuons de développer avec les collectionneurs, nos clients et nos amis.

 

À notre Galerie, non seulement vous y trouverez des membres de trois générations de la famille Klinkhoff pour vous servir, mais aussi vous risquez d’y rencontrer des clients qui font affaire avec nous depuis trois générations, certains comme nouveaux acheteurs et d’autres comme vendeurs d’œuvres d’art de qualité achetées de leurs parents il y a peut-être quelque 55 ans. Je travaille à la galerie fondée par mes parents depuis mes premiers emplois d’été comme étudiant. Au cours de toutes les années, j’ai lu sur les meilleures collections d’objets d’art qui existent et je me suis rendu compte que, sans exception, elles avaient toutes été montées non seulement par des collectionneurs passionnés, mais aussi par des personnes qui avaient bénéficié des conseils d’un marchand d’objets d’art avisé qui les renseignait pleinement sur la valeur et sur la qualité des objets qu’ils voulaient ajouter à leur collection.

 

À ceux d’entre vous qui apprécient nos conseils, nous tenons à vous rappeler que nous prendrons toujours plaisir à le faire. Nous acceptons, bien sûr, les demandes confidentielles de renseignements d’acheteurs éventuels de peintures importantes tout comme celles provenant de particuliers et d’organisations désireux de monter une collection ou encore d’enrichir celle qu’ils possèdent déjà.

 

En 2010, nous espérons avoir le plaisir de continuer de servir et de bien servir, du moins c’est ce que nous nous souhaitons, les acheteurs et les vendeurs d’objets d’art de qualité. Passez de belles et bonnes fêtes! Alan, au nom de ma mère, d’Eric, de Jon, de Johanne de même que de Lynn et de John.

 

Galerie Walter Klinkhoff Montréal

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